dimanche 21 septembre 2014

Propositions de la CGC-Journalistes pour une LCI 2.0.




1/ LCI est actuellement dans une situation délicate.

2/ Mais grâce à un nouveau positionnement, elle peut non seulement survivre mais se développer, croître et grandir -et, ce faisant, pérenniser l'emploi de ses salariés et notamment des journalistes.

3/ LCI s'était fait une spécialité d'inviter sur ses plateaux des élus locaux, lesquels appréciaient cette "mise en lumière" -qui était souvent leur "baptême médiatique".

4/ Mais aujourd'hui, "l'axe politique" ne joue plus en faveur de la chaîne.

5/ Il peut être utile, par conséquent, de miser sur un nouvel axe d'influence et de croissance: l'axe entrepreneurial.

6/ De plus en plus, en effet, les entrepreneurs entonnent un discours sociétal fédérateur. Et leur influence sur leurs pairs, les consommateurs et les citoyens s'accroît à mesure que celle des politiques diminue. Cf les interventions de Michel-Edouard Leclerc, Denis Payre , et de Martin Bouygues, quand il explique que les investissements en infrastructures favorisent l'emploi dans l'Hexagone.

7/ Une nouvelle génération d'entrepreneurs prometteurs n'hésite pas à entonner un discours sociétal et mobilisateur : les créateurs de start-up, qui veulent tous "changer le monde", comme l'ont fait Facebook, Uber, AirBnB ou Google.

8/ En outre, ces entrepreneurs sont voués à grossir, et à atteindre une surface financière qui pourrait intéresser ou aider LCI voire TF1 ou Bouygues.

Il pourrait en effet intéressant pour LCI d'ouvrir largement son antenne aux créateurs de start-up, comme elle l'a ouvert aux élus locaux par le passé, (tout en respectant l'article 3.1.1.de la convention CSA de LCI, qui stipule que les programmes de la chaîne couvrent "tous les domaines de l'actualité"), voici pourquoi :

1/ Les créateurs de start-ups sont souvent des "professionnels du pitch", ces brefs exposés durant lesquels ils expliquent et "vendent" sur scène leur business model à des investisseurs potentiels.

2/ Une émission basée sur la diffusion de "pitches" serait non seulement télégénique et passionnante, mais pourrait aussi susciter une mouvement de "crowd funding" via les téléspectateurs, sur lequel LCI prélèverait un pourcentage des recettes obtenues.

3/ D'autres émissions du type "Nous avons suivi telle start-up pendant plusieurs jours" sont aussi envisageables. Ou une émission du type "Star App'", au cours de laquelle des créateurs d'applications viendraient présenter leur création -les téléspectateurs étant invités à les télécharger via les sites de TF1 et/ou LCI;

4/ D'autres émissions de plateau pourraient avoir pour thème la défense de l'entreprise et des entrepreneurs.

5/ D'autant plus que les accélérateurs et incubateurs de start-up sont, en général, de véritables viviers à émissions et un excellent réservoir à "audience" (ils communiquent entre-eux de façon virale grâce aux réseaux sociaux), que ce soit The Family, Le Camping, l'Accélérateur , ou d'autres.

6/ Ces émissions pourraient servir de rampe de lancement ou de carte de visite à ces start-up.

7/ Au delà de la diffusion sur l'antenne, LCI peut imaginer leur vendre des prestations: média training, capsules vidéo promotionnelles, etc.

8/ Surtout, LCI pourrait devenir actionnaire de start-up, comme la chaîne de télévision Prosieben en Allemagne : beaucoup d'ente-elles échouent, mais quand l'une réussit son pari mondial, alors la réussite est considérable -qui ne rêve pas d'avoir acheté des actions de Microsoft, Google ou Apple au début de leur aventure ?

Extrait du livre "Ré-inventez votre business model", par Laurence Lehmann-Ortega, éd. Dunod :



Ainsi, en axant son positionnement sur la détection, le suivi, l'accompagnement d'entrepreneurs, LCI ferait coup triple :

1/ Création d'émissions d'information passionnantes, sources de fortes audiences, sur le modèle de la télé-réalité (diffusion de pitches, reportages "in vivo" sur les start-ups, etc…) et sur le modèle des conférences TED, dont le format est extrêmement accrocheur.

2/ Devenir actionnaire à bon compte de start-up (apport en industrie, donc pas de sortie de cash). Encore une fois, si Bouygues, TF1 ou LCI avaient investi dans Business Object, Criteo ou Vente-privee.com, à leur début, combien cela aurait-il rapporté ?

3/ Diffuser "la parole" de l'Entreprise, de l'entrepreunariat et des entrepreneurs, face au Politique qui, hélas, les écoute mal, pas ou peu.

In fine, LCI pourrait fédérer l'immense mouvement entrepreneurial qui a été révélé par les collectifs Les Pigeons, les Dindons, les Poussins, et utiliser cette vague pour se relancer et augmenter son audience.

Au fond, et pour conclure, il existe deux façons de considérer la situation actuelle :

1/ "Si seulement TF1 avait réclamé la gratuité pour LCI au début de la TNT…"
2/ "Il y a une crise actuellement à Bouygues et chez Bouygues, on sait être créatif, rebondir et se réinventer grâce à ces crises !"

En espérant que ces propositions puissent contribuer à la sauvegarde de l'emploi de centaines de journalistes,

Le bureau national de la CGC-Journalistes

P.S.
Rien ne s'oppose, légalement, à ce que LCI soit diffusée gratuitement, en clair, sur Internet, et en plein écran. Au début, l'audience serait faible, certes. Mais jouer cette carte permet de prendre les téléspectateurs à témoin en leur disant : "on vous empêche de voir LCI gratuitement à la télévision ? Nous vous offrons gratuitement LCI sur le Web". Cette prise de position forte peut susciter la curiosité des Internautes voire créer un mouvement de sympathie. Et il n'est pas sûr qu'in fine, l'audience de LCI sur le Web reste longtemps inférieure à ce qu'elle était sur le canal télévisuel.

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